È dedicato a Dante, le génie de l’Italie il dossier del n. 332 (giugno 2008) de “l’Histoire”, la rivista francese degli appassinati di storia.
Apre il percorso attraverso la vita, l’opera e la fortuna del sommo Poeta, l’articolo di Patrick Boucheron Le poète, la cité et l’exil a cui segue il saggio di Jerôme Baschet Explorer l’enfer. È quindi la volta della nota studiosa e traduttrice della Commedia Jacqueline Risset che in un’intervista presenta il Dante “padre” della lingua italiana. Chiude la rassegna Gilles Pécout con Dante, c’est l’Italie! sul mito dantesco del XIX secolo.

Ecco il testo dell’editoriale del numero della rivista così come pubblicato nel sito www.histoire.presse.fr

Chaque époque son Dante. Chateaubriand l’aimait en chrétien. «Les beautés de cette production bizarre découlent presque entièrement du christianisme; ses défauts tiennent au siècle et au mauvais goût de l’auteur». C’est ainsi qu’il parle de La Divine Comédie dans son Génie du christianisme. C’est le romantisme, dont l’auteur de René est un annonciateur, qui après une longue traversée dans le désert a pleinement remis Dante à sa place.
Dante à vrai dire, nous rappelle Jérôme Baschet, n’est pas le premier à avoir livré une description de l’enfer. Bien avant lui et malgré les foudres de saint Augustin, nombreux sont les gens d’Église qui ont imaginé l’au-delà, et dépeint eux aussi avec force précisions les atroces peines qui attendaient les pécheurs. L’audace du poète est de nous raconter un voyage qu’il aurait réellement accompli avec Virgile pour guide, à travers l’au-delà et d’abord dans un enfer très organisé qui a stimulé pour longtemps les imaginaires des chrétiens autant que des amateurs d’ésotérisme ou des auteurs de romans policiers.
Ce qui nous touche à vrai dire peut-être plus encore aujourd’hui, c’est un autre coup d’audace de Dante celui d’avoir écrit son chef-d’oeuvre dans une langue vulgaire, un toscan mêlé de dialectes, qui est à l’origine de l’italien. Jusqu’à lui, les lettrés s’exprimaient en latin comme les gens d’Église. La dispersion du pouvoir politique dans la péninsule ne pouvait que favoriser la multiplicité des parlers vernaculaires. Seul le latin était langue commune. C’est une véritable révolution qu’il accomplit là, en offrant aux Italiens une langue propre, une langue compréhensible par tous – ce que n’était pas le latin, langue des élites. A ce titre déjà il a été revendiqué par le mouvement national italien, le Risorgimento. L’Italie unifiée en a fait l’un de ses pères de la nation.
Notre dossier replace Dante dans son époque, dans cette Florence tumultueuse des XIIIe et XIVe siècles, d’où il sera exilé à la suite des luttes intestines de la cité. Par la suite, les différents partis italiens tenteront d’arrimer sa mémoire à leur cause. Mais Dante n’appartient à personne, qu’à cette Italie dont il a préparé, en artiste, l’unité. Ou plutôt il appartient à tout le monde, côtoyant dans le panthéon européen Shakespeare, Vinci, Goethe, Hugo, ces «phares», dont parlait Baudelaire, qui n’ont pas fini d’éclairer le monde.

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